vendredi 11 septembre 2009

Bankster ? JP Morgan ?

En son for intérieur, Budi doute parfois de sa véhémence à l'égard de l'industrie financière, qui semble plutôt modeler ses pratiques sur celles de la mafia (mentir, menacer, extorquer) que sur celles des entrepreneurs vertueux (innover sous la contrainte de la concurrence, et transférer les gains de productivité). Mais finalement sa conviction spontanée l'emporte toujours. Il est cependant rare que l'on surprenne nos mafieux la main dans le sac, tant la collusion au sommet est gigantesque entre politiques, régulateurs, et états-majors financiers. Saluons donc le reportage du Chicago Tribune qui dévoile un flagrant délit de JP Morgan(se servir clandestinement de US$ 750 millions appartenant à ses clients, une bagatelle à l'aune des métriques d'aujourd'hui). Encore un effort braves contribuables pour être à la hauteur de la réalité.

jeudi 10 septembre 2009

Hommage à Macro Man: re-inflating the global imbalance bubble

Macro Man tient peut-être le meilleur blog de trader que l'on puisse consulter régulièrement. Budi lit tous les matins avec grande délectation (osons le mot) ses commentaires toujours au plus près de rythme du marché financier global et absolument originaux, loin des âneries convenues des quotidiens financiers. De plus l'auteur a du style, indispensable pour soutenir l'intérêt. La perle de son commentaire d'aujourd'hui 10 septembre, une magnifique caractérisation de la dynamique macro globale:
re-inflating the global imbalance bubble

dimanche 6 septembre 2009

Wall Street est incorrigible: la mort est peu corrélée au marché boursier

Très bon reportage du NYT ce dimanche: Wall Street planche sur une réédition du coup des subprimes. L'idée est de titriser des portefeuilles d'assurances sur la vie. Après tout il faut bien vivre, et la débâcle sur le marché hypothécaire a privé la mafia financière de quelques centaines de milliards de dollars. Budi résume le grandiose plan. On commence par racheter des assurances-vie auprès de personnes âgées et/ou malades, rien de plus facile à arnaquer, et par constituer des portefeuilles mélangeant bons et mauvais risques, soit de vivants déjà morts et de futurs morts encore très vivants. Ensuite et selon la formule consacrée on emballe le tout sous forme de titres dans des structures hors-bilan et on revend aux imbéciles de toujours, banques allemandes ou UBS par exemple, fonds de pension et autres fonds monétaires "agressifs". Au passage on mobilise des agences de notation promptes à décerner des triples A sur la foi des habituels mathématiciens de troisième zone, ayant de préférence des doctorats en physique nucléaire, qui auront construit des modèles a multiples distributions gaussiennes décorrélées. Budi ne vous dit pas le montant des comissions qui se profile dans l'horizon de tout ce petit monde, qui se débarasse le plus vite possible des risques de l'affaire sur le dos des crétinisés acheteurs finaux que l'on a persuadé de réaliser un placement de diversification exceptionnel: la mort serait peu corrélée avec le marché boursier. De toutes manières ne nous inquiétons pas: quand tout explose, on sait aujourd'hui qu'on peut compter sur le contribuable, présent et futur, pour solder les dettes.
Pendant ce temps la presse dominicale vous explique que le G20 va réaliser des miracles de régulation financière ...

mardi 1 septembre 2009

China financial markets: un connaisseur s'exprime

Michael Pettis tient un des meilleurs blogs sur l'économie chinoise, peut-être le meilleur, China Financial Markets. Lui aussi a remarqué les lucides déclarations de Lou Jiwei, dont le ton est vraiment trop rare parmi le déluge incantatoire des mafieux de la finance pour passer inaperçues. Dans le même post, peut-être enthousiasmé par la franchise de Jiwei, il nous livre son appréciation de la mécanique boursière chinoise
Forget about fundamentals. As I have argued many times before, China lacks the necessary tools that fundamental investors use (e.g. good macro data, good financial statements, a clear corporate governance framework, a stable regulatory environment, a market discount rate) and so no matter what people say, there are no fundamental investing here. There is only speculation, and the two things above all that drive the markets are those old speculator favorites, changes in underlying liquidity and government signaling.
Ne l'oublions jamais lorsque nous nous extasions sur la finance de Shanghai et Shenzen. C'est de la cavalerie, comme on disait dans ma jeunesse. Budi se permet d'ajouter que la dernière phrase de Pettis s'applique parfaitement, selon lui et par les temps actuels, au marché de New-York.

Officiel: la Chine se rallie aux fictions Ponzi

Budi passe la parole à l'extraordinaire Lou Jiwei, cité par Reuters:
It will not be too bad this year. Both China and America are addressing bubbles by creating more bubbles and we're just taking advantage of that. So we can't lose.
Les amateurs de schémas Ponzi apprécieront. Mais qui est ce Mr. Jiwei? Tenez vous bien, rien moins que le directeur du fonds souverain Chinois CIC, China Investment Corporation, administrant 300 milliards de US$. Apparemment les chinois ont décidé de parler franc, du moins dans l'arène financière. Cela tranche sur les balivernes de nos Trichet et autres Geithner. A quand une telle fraicheur d'expression chez Helicopter Ben?

lundi 31 août 2009

NYSE, marché de dupes ?

Budi pense que le NYSE est devenu très dangereux, un marché très étrange, pour employer un euphémisme. Plusieurs commentateurs de la blogosphère financière l'ont remarqué: une énorme concentration des transactions sur 4 financières pourries: Citibank, AIG, Fannie Mae et Fredddy Mac durant tout le mois d'aout. Selon Brett Steenbarger, auteur de classiques sur la psychologie du trading et trader respecté
their composite volumes (their volumes traded across all exchanges) exceeded that of all other NYSE stock trading!
Qui fait quoi en ce moment? Il faut lire les deux posts que Steenbarger a consacré au phénomène sur son blog, Traderfeed, le 29 et le 30 de ce mois.. Budi se permet de citer la longue conclusion de l'auteur, plutôt inquiétante:
My best guess? We're seeing a massive infusion of capital into very troubled financial institutions, no doubt aided by short covering and the participation of program traders and proprietary daytrading firms. Where is the capital coming from? Why has it poured in so suddenly (the really large infusions began in early August)? Why is it coming in at such a pace that it is dominating NYSE volume? Zero Hedge rightly wonders why this hasn't triggered alarms at the exchange. And why is it happening with only the weakest financial institutions?

If you were the government and you saw that these institutions were on the verge of a major fail, with billions of taxpayer dollars at risk, I'm not sure you'd announce that to the world. Nor, at this point politically, could you ask for yet another bailout package. But you would only pour money into those stocks at a frantic pace (capable of detection) if you perceived a dire need for the capital.

I'm not inclined toward conspiracy theories, but it's difficult to imagine a scenario in which this is not a (frighteningly necessary) coordinated capital infusion, with taxpayer dollars ultimately at work in financial markets.

dimanche 30 août 2009

Paradis fiscaux: un gouvernement de spécialistes

Le populisme fiscal - crier sur tous les toits que l'on VA faire payer les riches, et se garder de mettre en oeuvre ses menaces - est une recette qui remporte toujours un franc succès parmi les politiques aux époques de troubles financiers. Les autodéclarés gardiens de la morale publique croient se tailler ainsi des parts croisssantes du marché électoral, encore que Budi doute du bien fondé de ces croyances, l'éducation économique des masses ayant quand même progressé ces dernières décennies. Quoi qu'il en soit la chasse aux profiteurs des paradis fiscaux est proclamée, comme le répète à l'envie le ministre français du budget Woerth. Budi rappelle qu'avec deux anciens avocats d'affaires à l'éxécutif, rien moins qu'un président et une ministre des finances, la France sera certainement à la pointe du combat.

samedi 29 août 2009

home of ponzi

Home of ponzi, mère de toutes les bulles (Permanent Open Market Operations)

Graphique du jour: l'épargne US

50 ans de taux d'épargne US en pourcentage du revenu disponible des ménages, moyenne mobile à 3 mois (courtoisie de Calculated Risk). Sans commentaires.

lundi 24 août 2009

Prédiction du jour

Le phénoménal rebond boursier depuis mars est insensé et il faut s'attendre à une forte correction dans les semaines à venir. Budi ne s'avance pas beaucoup en adhérant au consensus parmi les observateurs du marché. Il ne fait aucun doute que le rebond est le fruit des massives injections de liquidités par les banques centrales. A défaut de prêter aux autres agents, ménages ou entreprises, dont la solvabilité est questionnable, les institutions financières ont en effet le choix entre conserver des réserves excédentaires auprès des BCs ou spéculer. Rien d'étonnant à ce que l'on ait assisté simultanément au gonflement de ces réserves et à celui d'une nouvelle bulle boursière. La grande question devient celle de prévoir le niveau et la date du violent retournement en puissance. On lira avec profit à ce sujet Game Theory trading, Zero Hedge, dont voici une des conclusions
Since QE wasn't extended, the last POMO date scheduled as of now is in early September. With rates this high, equities in a rising wedge rallying on no volume, the USD almost back to 2008 lows and commodities having outpaced equities since their bottom, a massive decline in equities and commodities starting in August-September seems to be the play. An October crash scenario repeat of last year is far from being out of the question. Meanwhile, bonds should surge, rates should tank, the USD and JPY should fly, and the EUR, AUD, GBP, and CAD should drop like a rock.

L'humeur du marché actions

Market Cheat Sheet: Responding to new data.

jeudi 20 août 2009

Lecture du jour: Andy Xie

Lecture indispensable: Andy Xie au sujet de la bulle chinoise, des déséquilibres structurels de l'économie mondiale, et de la possibilité d'une rechute des marchés d'actifs en 2010.

Le marché en parle: complot de la Fed ?

Tyler Durden, avatar du rédacteur (ou plutôt des rédacteurs) de Zero Hedge:
while I hate conspiracy theories (too frequently used as an excuse for failure), I will remain very cautious assessing the reports on the V recovery and will keep an eye on the few remaining POMO days when the Fed buys back treasuries. The market performance between 2PM and 4PM on those days is equivalent to the entire rally since the lows in March... It's hard for me to think it' a coincidence.
Pour les non-initiés POMO = Permanent Open Market Operations. En rachetant définitivement des titres du Trésor auprès des dealers, la Fed inonde le marché de liquidités, lesquelles, multipliées par le levier, permettent de massives interventions sur les marchés d'actions. C'est la rumeur depuis quelques jours.

mercredi 19 août 2009

Helicopter Ben en couleurs


(auteur inconnu, mais irrésistible)

Rodrick contre la finance

Contribution de Dani Rodrick:
The world economy has been run for too long by finance enthusiasts. It is time that finance skeptics began to take over.
ou quatre raisons de douter de l'idéologie déversée par les tenants de la rationalité financière.

mardi 18 août 2009

Roubinimania

Les Echos cédent à la Roubinimania. Le quotidien publie un article du professeur de la NYU qui est devenu célèbre grace à son insistance à annoncer le désastre avant sa manifestation. Le contenu en est banal on ne peut plus; le prophète ne doit plus faire de grands efforts pour toucher des droits d'auteur. C'est le lot passager des héros sans cesse renouvelés du spectacle permanent. Il en profitera, comme la création de sa nouvelle société au nom pompeux - ROUBINI GLOBAL ECONOMICS - semble en témoigner. Ce qui suggère à Budi quelques pensées assez évidentes. Roubini a été sélectionné par les faits. Il eut la chance que ses déclarations soient suffisamment calamiteuses à l'aune de la crise financière pour que les médias s'en emparent et les fassent reluire. L'homme passe bien sur l'écran, présentant le degré de nervosisme dans la posture et de duplicité dans le sourire qui font croire à l'intellectuel inspiré. Roubini n'est pas plus préscient que l'économiste de service; il fut simplement plus pessimiste et obstiné dans la noirceur que ses confrères des sociétés de conseil au moment où il le fallait. Ce n'est pas sans mérites si l'on veut bien se souvenir de l'optimisme béat de la plupart alors que les marchés s'envolaient encore vers 2007; ce n'est pas non plus admirable. Il sera oublié d'autant plus rapidement qu'il délivrera des prévisions erronées.

Bulle boursière: les fonds de pension sur la touche

The following are the world’s 10 largest pension funds as
ranked in September by Pensions & Investments and Watson Wyatt Worldwide.
The right column shows their equity target allocation and whether they have cut or left it unchanged.

1. Government Pension Investment Japan Held at 20%
2. Government Pension Norway Held at 60%
3. ABP Netherlands Cut to 29% from 32%
4. California Public Employees U.S. Cut to 49% from 56%
5. National Pension Korea Cut to 15% from 17%@
6. Federal Retirement Thrift U.S. #
7. California State Teachers U.S. Cut *
8. New York State Common U.S. Held at 51%
9. Local Government Officials Japan Held at 25%
10. Florida State Board Held at 56%

@ Domestic equities.
# Doesn’t maintain a target.
* Calstrs said on July 21 that it had shifted 10% from global
equities and would adopt a new asset allocation mix to further diversify the portfolio and reduce its stake in stocks.


Bloomberg (Pension Funds Pare Stocks, Ignoring Economic Rebound) fait souvent du bon travail. En voici un exemple, dont Budi recopie la conclusion. Les très grands fonds de pension semblent échaudés par leurs pertes récentes. Summers, Bernanke et consorts vont devoir se démener pour soutenir la bulle boursière qu'ils tentent frénétiquement de gonfler.

mercredi 12 août 2009

Coût provisoire de la débâcle US



No comment. Courtoisie de Barry Ritholz.

dimanche 9 août 2009

The Madoff connection: JPMorgan Chase

Budi a toujours pensé que les combines de Madoff étaient un secret de polichinelle parmi les familiers de la haute finance. Car il faut être un fieffé imbécile pour croire le contraire, et Budi espère ne pas en être. Personne n'a jamais produit les revenus réguliers de Madoff pendant si longtemps sans avoir manipulé ses comptes et/ou le marché. Pour les sceptiques, s'il en existe, Budi recommande la lecture d'un chapitre de Too good to be true, le livre d'Erin Avedlund consacré à Bernie. Barrons nous livre cet extrait en avant-première, ou l'on montre que JPMorgan Chase, dépositaire des transactions de Bernie, n'a aucune excuse et a pêché par omission intéressée.

Ponzi (sauce yankee)


L'économie US est un gigantesque schéma Ponzi. Budi le prouve, courtoisie de Bloomberg. Le graphique ne mérite aucun commentaire tant il parle.

Comstock a récemment publié ses remarques sur ce sujet. Lecture obligatoire, et surtout consultation indispensable de l'ensemble de graphiques qui accompagnent l'article. Budi résume: le moteur de la croissance mondiale, le consommateur américain, va se désendetter au cours des dix prochaines années, endettement immobilier oblige. La dette privée sera remplaçée par l'endettement public à l'échelle mondiale, substitution qui atteindra rapidement ses limites, sauf à créer une méfiance généralisée des bailleurs provoquant des importants désordres monétaires et retour au protectionnisme (la danse du dollar actuelle, un pas en avant et deux en arrière, n'est elle le prolégomène de ces futurs troubles financiers internationaux?). Il est insensé de croire à un retour aux taux de croissance des 15 dernières années dans ce contexte.

lundi 3 août 2009

Wall Street prospère sur la Fed

Le FT met le doigt sur la plaie: Wall Street profite sans mesure de l'orgie acheteuse de la Fed. Même le quotidien le moins suspect d'adopter une attitude critique à l'égard de l'establishment financier semble penser qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de Jéhesse (aka GS, aka Goldman Sachs pour les innocents). En langage clair: la Fed joue cartes sur tables et donc se fait cartonner, alors que les spreads bid/ask sont énormes et profitent aux vendeurs.

vendredi 31 juillet 2009

Pour en finir avec GS et ses pairs

Comment nous (le public, le contribuable) finançons les profits de GS, autrement dit pourquoi le capitalisme financier est totalement pervers. On se moque du public, et il applaudit. Notre civilisation financière est merveilleuse.

lundi 27 juillet 2009

Un Nobel aux prises avec GS

Paul Krugman s'en prend à GS. Ce qui est bon pour GS est nocif pour tout le monde. Budi le savait, mais quand un Nobel parle cela mérite plus de respect. Lecture obligatoire.

lundi 6 juillet 2009

Taleb again

Taleb, aka "mister black swan", énonce certaines évidences dont peu parlent. Au lieu de provoquer la réduction de l'endettement, les autorités inflationnent la reprise a coups de liquidités bradées. Cela na marchera pas.

mercredi 1 juillet 2009

Lueur d'intelligence parmi les politiciens

Il y a une lueur d'intelligence dans le monde politique. Ordinairement prompts à déclencher les colères populistes, comme l'hystérie anti HFs et PFs (paradis fiscaux) nous l'a rappelé ad nauseam, voici que nos amis les politiques devront compter avec une présidence de l'UE enfin intelligente. Elle ne pouvait venir que du nord évidemment, et très exactement de la Suède. Déclaration du ministre des finances suédois, Mats Odell:
It is not private equity that caused the crisis, nor hedge funds. But in some countries, the political debate portrays private equity and hedge funds as the problem. That’s not the same as saying we shouldn’t regulate them. But the aim is to have sound regulation and not to kill the industry.

Lagarde et Steinbruck pourraient s'instruire auprès de leur collègue. Compte rendu de ses déclarations dans le FT.

mardi 30 juin 2009

Croissance: nouveaux chiffres de l'Ocde

Budi rappelle avec quelque retard les nouvelles prévisions de l'OCDE concernant la croissance du Pib des principales économies mondiales.

L'institution est moins pessimiste qu'en mars dernier, surtout pour ce qui concerne les Etats Unis et les géants asiatiques, Inde et Chine. Les perspectives de l'ancien axe, Allemagne et Italie, et de la Russie, sont par contre plus sombres selon leurs estimations.

Lecture obligatoire: Macro Man

Budi est quelque peu relâché par ces temps. Ponzi Fictions git, trahissant peu de signaux respiratoires. Budi a des excuses privées. Mais si on veut vérifier, contradictoirement, ce qu'est un excellent bloggeur financier, ne ratons pas Macro Man aujourd'hui. Congratulations from a fellow punter!

jeudi 25 juin 2009

Plaisanterie du jour: et les banques les plus solides sont ...

Extrait des Echos, édition du 24 juin, relatant l'étude de la revue britannique The Banker, référence des clowns bancaires:
Au classement mondial des 1.000 banques les plus solides, JPMorgan se hisse à la première place, alors qu'elle n'était que quatrième l'année précédente. Le palmarès est établi en fonction des fonds propres mesuré selon le ratio Tier One.
Bank of America est deuxième et Citigroup troisième devant RBS, en dépit des difficultés rencontrées l'an dernier par ces établissements.

Les zombies de l'apocalypse sont maintenant parmi les plus solides du monde? Budi ne sait s'il doit se livrer à une crise de rire ou de rage.

mercredi 24 juin 2009

Vous avez dit reprise?



Oyez braves gens l'état d'esprit du consommateur Us, pilier de la croissance mondiale. Indice de confiance hebdomadaire ABC (courtoisie MacroMan).

mercredi 17 juin 2009

Soros sur la régulation

La régulation du système financier est à l'ordre du jour. Les autorités US dévoilent aujourd'hui leur projet de réorganisation. Tout le pouvoir à la Fed qui sera chargée d'apprécier et d'empêcher le risque systémique. Un maître de la spéculation pour sa part propose sa recette. Les conseils de Soros méritent lecture. Les banques ne devraient pouvoir spéculer (proprietary trading) qu'au moyen de leur propre capital et avoir une structure d'incitations (bonus) qui aligne le risque et les gains. Les HFs devraient être étroitement contrôlés afin que ne soit pas créé de risque systémique. L'émission et les transactions sur dérivés devraient être régulés, à l'instar des marchés d'actions (plus de dérivés OTC), et les CDS bannis. Rien que de parfaitement sensé.

mardi 16 juin 2009

Banques européennes: toujours délictueuses

Les banques européennes sont dans le colimateur de la presse financière mondiale. Voyez le commentaire de Lex du FT. Le récent bulletin sur la stabilité financière de la BCE met également en garde. Les provisions pour pertes potentielles sont jusqu'à présent insuffisantes, avant tout par rapport aux prêts aux entreprises. D'autre part la comptabilité extrêmement "agressive" des institutions financières masque l'état réel du bilan. Bref les financiers européens trompent la clientèle.

dimanche 14 juin 2009

Stress tests: le congrès apprécie

Le congrès US évalue les stress tests. L'initiative est bienvenue et mérite lecture alors que la pression demandant semblables exercices s'intensifie sur les gouvernements d'Europe continentale. Le bilan du congrès est en demi teintes.
The Congressional Oversight Panel June Oversight Report, “Stress Testing and Shoring Up Bank Capital,” examines the recent stress tests conducted on America’s 19 largest bank holding companies (BHCs) ... The Panel’s report examines how effectively Treasury and the Federal Reserve conducted the stress tests, specifically reviewing the government’s economic assumptions, their methods of calculating bank capitalization, their release of information to the public, and whether the stress tests should be repeated in the future.
Se reporter surtout au rapport de Talley et Walden, les experts de Berkeley chargés de l'évaluation technique, inclus en annexe.

jeudi 11 juin 2009

L'est européen fait frissoner

La saga lettone et l'incidence des difficultés de l'est européen sur les bilans bancaires continentaux, singulièrement suédois, forment une part croissante de l'actualité économique actuelle. Budi suit le sujet avec attention vu l'impact possible sur l'évaluation des actifs européens. Roubini analyse la situation lettone dans Forbes, tandis qu'Evans Pritchard décrit l'implication bancaire européenne.

Message de Rosenberg

Rosenberg, guru, et toujours bearish (courtoisie Zero Hedge):
The equity bull-run looks overdone: The S&P 500 is priced for around $75 of operating EPS, something I don't see occurring before 2012 (probably won't get the number above $43 per share for this year). This rally has all been multiple expansion — from 15x on trailing EPS at the low to around 23x now. The market is NOT cheap.

Bond selloff overdone too, notwithstanding the rush of supply (most of the Treasury auctions have actually gone pretty well, so this can't be all about supply): Through a good part of the Treasury yield run-up, private sector rates were unaffected, but now we have the 30-year mortgage rate approaching 5.5% and mortgage refinancing activity has plunged about 60% in the last two months. Mortgage applications for new home purchases collapsed at a 20% annual rate in May too. The futures market is priced for three Fed tightenings; however, historically, the Fed does not tighten and bond yields do not bottom until after the unemployment rate peaks.

On vous aura averti. L'été sera brutal.

samedi 6 juin 2009

Un lat letton de laiton?


La Lettonie est aux abois. Le gouvernement du petit pays de 2 millions d'habitants ne trouve plus preneur pour sa dette de court terme; il n'a pas réussi à placer un seul titre lors des enchères de mercredi dernier. La crise à l'interbancaire letton s'approfondit, le taux avoisinant 20% vendredi (contre 16.8 la veille). La dévaluation du lat est peut-être une question de jours, et pourrait être de l'ordre de 30% (dixit WSJ). On sait que le taux de change de la monnaie lettone est fixe par rapport à l'Euro. Le gouvernement jure qu'il est intouchable. Les veilles de dévaluations dramatiques sont toujours riches de telles déclarations. Pas question bien sûr de passer à l'acte avant les élections au Parlement Européen.
Le sujet est brûlant malgré la taille réduite de l'économie en question. Une dévaluation pourrait provoquer une crise de confiance affectant l'ensemble des monnaies de l'est européen au taux fixé en Euros (Bulgarie, Lithuanie, Estonie). Les banques européennes ne sortiront pas immunes de cette nouvelle crise, exposées à la hauteur de 150 milliards de US$ en prêts. Simon Johnson nous offre un commentaire bref et acéré sur le sujet. Enfin n'oublions pas que la crise lettone est un test de la stratégie d'expansion à l'est de l'Union Européenne: que fera le riche ami européen quand l'économie d'un satellite financier implose?

vendredi 5 juin 2009

La douceur d'être banquier


Il est décidément doux d'être banquier aujourd'hui. Le contribuable garantit les pertes, l'état garantit les taux. Voyez braves gens la trajectoire de la courbe des taux US 2ans/10ans (courtoisie Zero Hedge, Budi n'a pas les moyens de se payer un Bloomberg). A ce rythme, il faut acheter des financières ...

mercredi 3 juin 2009

Cantor parle

Le CEO de Cantor, Matthews, interrogé par Bloomberg, nous livre une saine évaluation du moment actuel. La reprise boursière est fondée sur la liquidité: après deux très maigres années, les institutions financières ne peuvent se permettre de rater le train, si train il y a. En clair, même dans le doute on achète car on est assis sur des montagnes de cash, ce qui est fatal pour les profits. Mais les fondamentaux sont amers, et rien ne permet l'optimisme à moyen terme. La crise de l'immobilier commercial est annonçée pour 2010-2011, et l'immobilier résidentiel n'a pas touché le fond. C'est Cantor qui le dit, de son poste privilégié au centre des transactions financières US.

mardi 2 juin 2009

Pourquoi le revenu US se récupère


Bien vu Macro Man! Compliments de Budi. Le revenu des ménages US est en légère hausse, mais réfléchissons pourquoi. Pas la peine de commenter, la ligne bleue des transferts nets explique tout.

lundi 1 juin 2009

Le marché selon Hussman

Budi pense que John Hussman, manager du fond d'investissement éponyme, est un économiste sensé, et lit avec intérêt ses commentaires hebdomadaires. Discutant cette semaine les conséquences inflationnistes du sauvetage du système financier US orchestré par les autorités (conséquences à long terme, autrement dit un climat inflationniste de longue durée pourrait se mettre en place dans un délai de 2 ou 3 ans), Hussman nous livre les deux observations capitales qui doivent, selon Budi, orienter toute réflexion sur la situation actuelle des marchés. D'abord:
this bailout is not really a defense of the global financial system, as much as it is a defense of bank bondholders against any loss whatsoever, quickly orchestrated and sold to a confused public as the only option, when it is nothing of the sort.

Ensuite:
it is literally the most important fiscal and bureaucratic event that we are likely to observe in our lifetimes, and is very possibly the precursor to enormous future economic difficulties. You simply cannot have an economy lend out trillions of dollars in bad debt, and then make the lenders whole with public funds (while still facing a massive second wave of probable mortgage defaults) without destructive repercussions. There is very little chance, in my view, that the current downturn is over. We have enjoyed a nice reprieve – if over a trillion dollars in redistribution could not accomplish even a reprieve, it would be a surprise. It's clear that investors are hopeful that we can simply return to rich valuations, debt-financed economic expansion, and abnormal profit margins based on excessive leverage. From my perspective, this hope is as thin as those that we observed at the peak of the internet bubble, the housing bubble, and the profit margin peak of 2007.

samedi 30 mai 2009

Phrase du jour

D'un manager de HF,

Peter Schiff of Euro Pacific Capital, who in 2006 publicly warned the subprime crisis would drag down financial markets, said Obama's policies will only re-inflate the credit bubble.As any drug addict knows, if you stop using drugs you will go through withdrawal. "Government is making the situation worse," said Schiff. "We don't need any more stimulus. We are suffering from the stimulus we have already been given." He joked years of misguided U.S. fiscal policy has created a Ponzi economy, where new Treasury bonds must be sold to repay existing investors just to keep Uncle Sam solvent.


Approuvé par Budi. Qui est le plus grand ponziste sinon le gouvernement US?

jeudi 28 mai 2009

Chinoiseries

On doute depuis toujours des chiffres de la croissance chinoise. The Economist publie un bref et éclairant compte-rendu sur le sujet. Le verdict est plutôt bénin.

mercredi 27 mai 2009

l'étau des taux en image



Hamilton parait confiant, selon Budi. Il le serait beaucoup moins s'il pouvait contempler l'horreur du legs Greenspan Bernanke. Le montage est du FT.

Morale de la crise: l'étau des taux

La courbe des taux se raidit, comme prévisible. Le Trésor Us inonde la marché de ses émissions. Tout est bon: titres à court terme (notes), obligations à 2, 10 et 30 ans. Il faut bien financer la dette. Ce déluge est une aubaine pour les banques (qui prêtent beaucoup plus long qu'elles n'empruntent). Elles sont récompensées pour avoir détruit le système financier mondial avec la complicité des autorités régulatrices. L'épargnant lui va souffrir, et longtemps: rémunération zéro. Et le marché actionnaire est bien sur impacté: si les taux montent, les cours baissent nécéssairement. Et pourtant on est bassiné par la propagande habituelle sur le retour de la hausse boursière. La crédulité des foules est inépuisable.

lundi 25 mai 2009

Le filtre de Kalman à la rescousse


Budi a découvert du nouveau à se mettre sous la dent, quelque chose de plus consistant que les opinions fantaisistes des habituels prédicteurs du futur. La fed de Philadelphie calcule un indicateur des conditions de l'activité en temps réel, le dénommé Aruoba-Diebold-Scotti Business Conditions Index, d'après le nom des auteurs du papier original proposant le modèle:
...we propose and illustrate a framework for high-frequency business conditions assessment in a systematic, replicable, and statistically optimal manner ... we (1) take a small-data dynamic factor approach to business conditions analysis, (2) recognize the potential practical value of extending the approach to mixed-frequency data settings involving some high-frequency data, (3) recognize that doing so amounts to a filtering problem with a large amount of missing data, which the Kalman filter is optimally designed to handle ...
Le résultat est digne de considération. Serions nous réellement proche de la sortie de récession aux USA (débutant officiellement en décembre 2007 selon le NBER)?

jeudi 21 mai 2009

Magnus du jour

George Magnus, respecté et respectable, bien qu'au service d'un méprisable employeur:
The rally in equity markets has spread a little optimism around a global economy that is still in deep funk. Some argue this is precisely how new bull markets begin. Others, including your scribe, assert it is an impressive bear market rally. The latter case has been made consistently since it began, and maybe that is a reason why it may continue for a while. It is certainly the pain trade par excellence, that is, the risk of not being involved is becoming increasingly painful. However, this rally will stall eventually and then reverse for three important reasons.
A lire dans son intégralité, édition FT. Convaincant (pour Budi, un convaincu de toujours).

Cauchemar à Francfort

Journal de bord

Budi est de retour, après une escapade obligée. Entretemps le marché des actions a corrigé brièvement - Budi, absent, a encore raté un profit rapide - pour reprendre en fanfare lundi 18, sur de très petits volumes il est vrai. Les nerfs sont à fleur de peau. Même devant le spectacle étonnant de la reprise (37,41% pour l'Eurostoxx50 depuis le 19 mars) Budi reste incrédule. Est-ce de la dissonance cognitive? Les tentations de monter des trades à la hausse sont pressantes, mais la conviction de se faire avoir est encore plus forte. Les résultats sont en conséquence piteux.

dimanche 10 mai 2009

Stress, banana edition

Même le WSJ, peu suspect de dureté à l'égard des banques US, décide d'ouvrir le jeu au sujet des tractations qui ont accompagné les stress tests. Budi n'a pas la phobie des accords entre le gouvernement et l'industrie bancaire. Le compromis est l'essence de la vie sociale. Toutefois il aimerait pouvoir juger par lui-même des argumentaires des parties prenantes. En l'absence de cette information, il incline (c'est un euphémisme) à croire que la banque a imposé ses intérêts.
De quels tests parle-t-on finalement?

samedi 9 mai 2009

Devinette por le shabbat

De quelle époque s'agit-il? Qui parle?
Le fantastique épisode de fusions et d'acquisitions, de rachats avec levier et d'obligations pourries que l'on a connu récemment n'était qu'une petite variante de l'expérience précédente. Au coeur de l'action se trouvait comme en 1929 le levier.
Galbraith, décrivant le crash de 1987 dans la préface (écrite en 1989) de la réédition de son magnifique petit livre, La Crise Economique de 1929, Anatomie d'une Catastrophe Financière. Qui a 20 ans aujourd'hui verrait certainement dans ces lignes le portrait de la crise actuelle. Ainsi va le monde. La flibuste financière n'a rien inventé de neuf depuis la banque gênoise du bas moyen-âge.

vendredi 8 mai 2009

optically good looking, mantra financier

Pour qui veut se persuader, si cela est encore nécéssaire, que la théorie financière pousse la fumisterie à son épanouissement final - ce qui n'est pas surprenant vu le rapport risques bénéfices proche de zéro en la matière - Budi recommande un petit livre de facile lecture: L'arrogance de la Finance, Comment la Théorie Financière a produit le Krach. (La Découverte, 17 €). Les auteurs, Henri Bourguinat et Eric Bryis, universitaires et spécialistes de la branche, démystifient la théorie en expliquant ses fondements, tout ce qu'il y a plus trivial: le principe d'arbitrage (tout profit gratuit est éliminé par les acteurs en concurrence) et l'existence d'une distribution connue des prix des états possibles du monde (tout est probabilisable). Ceci est bien sur une simplification totalement inacceptable de la réalité, où les institutions financières, les conflits d'agents imparfaitement et inégalement informés, et les autorités de régulation, interfèrent avec les passions (l'enrichissement supposé rapide et indolore) pour produire l'histoire mouvementée, pour ne pas dire chaotique, des marchés. La théorie financière est l'élégant costume qui dissimule le monstre informe. Comme on le répète dans les salles de marché, the deal has to be optically good looking. Malheureusement, ou heureusement, la réalité se venge durement.

Banana Republic 2

Obama se réveille-t-il? Stephen Friedman (chairman, New York Federal Reserve Bank, aka Goldman Sachs) démissione. Entretemps, information privilégiée oblige, le dénommé a encaissé 3 millions (de dollars il est vrai):
While the Fed was deciding whether or not to grant Friedman a waiver, he bought 37,300 Goldman shares on December 17, for an average price of $80.78, according to regulatory filings. On January 22, he bought 15,300 more shares for average prices of $66.19 and $67.12, according to filings with the U.S. Securities and Exchange Commission. The January purchase brought his total holdings to 98,600 shares. Goldman shares closed on Thursday at $133.73, meaning Friedman has profited handsomely, earning more than $3 million in total on the two purchases.

Stress test: édition officielle

La fed publie son SCAP (Supervisory Capital Assessment Program), aka Stress tests. A prendre avec des pincettes, vu les hypothèses, les méthodes, et l'inanité du projet (on devrait savoir que les lois gaussiennes sont infantiles à l'aune du risque réel). Mais on a bien compris que ce n'est qu'un exercice de "spin", faire monter la sauce pour les naïfs, aka investisseur moyen. Non événement.

jeudi 7 mai 2009

Sept ans de vaches maigres

Toujours stimulant, Grantham. A must read. Intéressant exercice de calculs de probabilités à la fin du document.

banana republic

Budi est perplexe. Doit on encore se référer aux USA, ou bien à Goldman Sachs Inc. of America? Cela devient scabreux.

stress test: la com à la rescousse de Wall street

Les résultats des "stress tests" appliqués aux principales banques US par l'administration Obama seront publiés aujourd'hui. Aucun individu sain d'esprit ne les prend au sérieux parce qu'ils ne sont pas sérieux. Méthodologie insatisfaisante appliquée par des parties intéressées. Simon Johnson, MIT Sloan School of Management, en donne un bon résumé dans cette vidéo CNBC (le site dédié à pomper le marché). Dixit Simon:
... a great success as a public relations campaign.










mardi 5 mai 2009

Rosie en pleine forme

Lecture indispensable du jour: brillante mise au point de David Rosenberg, ex-guru de Merrill, qui s'exprime sur le moment actuel du marché actionnaire. Bien mieux que Budi ne saurait l'exprimer, il conclut:
... since this is not a manufacturing inventory recession but rather a downturn deeply rooted in asset deflation and credit contraction, we may find out that the economic releases that were tried, tested and true in the other post-war cycles may not be appropriate today given the overpowering secular trends of consumer deleveraging and frugality.

(Courtoisie de Tyler, Zero Hedge)

Bulle chinoise?

La Chine est la coqueluche de la stupéfiante embellie boursière. Le CSI300 a engrangé 67,53% depuis le nadir du 4 novembre dernier. Il est vrai que la chute fut brutale, du zénith atteint le 16 octobre 2007 au plancher de novembre, 72,3%. On a remonté à peu près 1/3 de la pente. Quoi qu'il en soit, on a du mal aujourd'hui à résister à la force d'attraction du marché chinois, le phantasme de l'énormité chinoise aidant. Et pourtant ... les locaux n'y croient plus. Bloomberg relate aujourd'hui les doutes des brokers de Shanghai. A suivre.

Réel brésilien


Nos amis brésiliens rebondissent. Leur réel (real) plonge au sud contre le dollar, qui peine à la tâche. La foule a compris le message de base, quitte à retourner dans le maelstrom spéculatif, autant acheter du Brésil, ou du chinois. Signe du retour de l'été boursier, ou été indien?(Courtoisie de Macroman).

vendredi 1 mai 2009

Mauvais timing

Budi est mécontent de sa performance depuis janvier. Il pense qu'il était facile de performer en 2008. Les dés étaient lancés depuis le deuxième semestre 2007. Le marché boursier allait violemment chuter, et il suffisait de se baisser pour récolter. Peu l'avaient compris, à la grande surprise de Budi, et l'hécatombe fut homérique. Ensuite, à partir de décembre 08, changement de décor, il devenait difficile de se repérer. Suite au creux de novembre commençait une situation de possibles reprises qui, initialement, avortent, pour finalement se prolonger plus sérieusement. Performer signifie alors trouver le bon timing qui accompagne les multiples retournements, ce qui est à peu près impossible. Bref Budi a été pris à contrepied à plusieurs reprises, et les résultats s'en ressentent. Beaucoup de monde éprouve des difficultés à ce qu'il semble, Budi le vérifie au cours de ses lectures, et recommande un article (Bloomberg, Value Funds Bury Quants) représentatif de la perplexité générale. Patience, il faut perdre pour gagner.

jeudi 30 avril 2009

Phrase du jour

... within the context of the global economy of the moment, the key competitive advantage of the US is a printing press.

Credit bubble again

Résumé du moment actuel par Tyler @ Zero Hedge:
By peddling debt at even cheaper rates than the much maligned Greenspan did during the great initial credit bubble inflation, what is happening right now does not differ one bit from the scenario that brought us here. Attempting to set the basis for a true bull market by Obama would look totally different, most notably the elimination of massive amounts of debt to the pain of existing equity holders. Of course, that would never happen as those very equity holders are the bulk of his voting constituency and what politician cares about doing the right thing instead of getting reelected?

Qui pourrait être en désaccord? L'orgie de crédits bradés est réamorçée. Il est impossible de démêler le nécéssaire dégel de la liquidité en octobre novembre 08, où nous étions au bord de l'implosion financière mondiale, de l'abus délibéré de la presse à monnaie sous influence de Wall Street. Mais: Budi est persuadé que ce qui a fonctionné par le passé ne fonctionnera plus, parce que les participants du cirque financier s'adaptent (ce sont des hommes et non pas des rats). L'année s'annonce chaotique. Violents trous d'air en perspective.

mercredi 29 avril 2009

Allemagne blafarde

Le gouvernement allemand a officialisé aujourd'hui la pire récéssion depuis la seconde guerre mondiale. Berlin table désormais sur une croissance négative de -6% en 2009. Les sombres prévisions du Fmi et de l'Ocde sont dépassées.

Le moteur de l'histoire


... le déséquilibre des comptes externes chinois et occidentaux. Brad Setser construit le graphe utilisant les soldes fournis par le Fmi.

Lecture du jour

Trichet sur la politique de l'ECB. Ayant contrasté les systèmes financiers européens et américains ("the United States has a primarily market-based financial system; in contrast, the financial system of the euro area is largely bank-centred") il explique:
Clearly, while sharing a common purpose, the ECB and the Federal Reserve have relied on different channels of transmission. And as I explained earlier, this is justified by the profound differences in the financial and economic structures of the euro area and the United States. In the context of the euro area, guaranteeing steady access to credit for households and companies largely means preserving the viability of the banking system. Banks play such a dominant role in our economy that it was appropriate until now for our non-standard measures to be implemented through the intervention in and with the active participation of the banks.

Budi confesse de bonne grâce qu'il n'a pas appris grand chose, mais Trichet parait très content de lui, as usual.

lundi 27 avril 2009

La grande bouffe

C'est le titre qui s'impose à Budi lorsqu'il essaye de se représenter le festival de dollars qui, aux USA et ailleurs, seront engloutis en malversations de toutes sortes, commissions, transactions bidons, écarts bid-asks et vols tout court. Cette crise financière n'est pas une crise pour les financiers, mis à part les cobayes du début, Dick Fuld et autres, dont le sort n'inspire pas la pitié, et les éternels gagnes-petit, petites entreprises financières dévastées par les pertes. Le montant de l'orgie est chiffré sur le site créé à cet effet par la CNN. Dernière statistique: 2,7 trillions de dollars engagés sur un total promis de 10,5 trillions. Soit 71,5 % du Pib US de 2008 (14,265 tri). Les autorités publiques ne peuvent pas contrôler l'utilisation de ces gigantesques ressources, et gageons que les conseils d'administration de Wall Street se réjouissent de l'excellente année 2009.

dimanche 26 avril 2009

prévisions du pib


Nouveau tableau comparatif des prévisions de taux de croissance du PIB selon le Fmi et l'Ocde. On observera quelques divergences, la plus spectaculaire relative aux USA en 2009.

la Chine et l'or

Première page du FT:
China has quietly almost doubled its gold reserves to become the world’s fifth-biggest holder of the precious metal, it emerged on Friday, in a move that signals the revival of bullion after years of fading importance.... Hu Xiaolian, head of the secretive State Administration of Foreign Exchange, which manages the country’s $1,954bn in foreign exchange reserves, revealed China had 1,054 tonnes of gold, up from 600 tonnes in 2003.
On annonce depuis quelques mois que l'or devrait pulvériser la barrière des 1000 US$ l'once. Chine, or, cette association explosive du géant des réserves de change, et du métal précieux refuge en temps d'inflation imminente, pourrait elle enflammer le marché? A suivre.

vendredi 24 avril 2009

A visiter

Pour ceux qui aiment s'inspirer du passé pour réfléchir sur le futur. Le site de Doug Short, dshort.com, offre une mine d'études comparatives sur les trajectoires des marchés baissiers. On peut se faire peur en méditant sur la trajectoire du Nikkei comparée à celle du SP500 depuis l'été 2007, que Budi ne peut résister à reproduire.

Doug actualise ses graphiques chaque semaine.

GS maître du NYSE

Budi, et beaucoup de monde, pense que GS est un problème. On sait que l'influence de Goldman sur l'administration US est hors de proportions décentes, bien que, en tant que représentant, Tim "Paulson Lite" Geithner soit moins redoutable que son prédécesseur. On sait moins que la vénérable banque ex d'affaires et désormais vulgairement multi-tâches domine massivement les transactions par programme au NYSE. Tyler de Zero Hedge nous livre régulièrement les chiffres. C'est renversant. Dans la semaine échue le 22 avril, GS a réalisé à lui seul 24% du volume total enregistré (nombre d'actions échangées), et surtout 53% du volume des transactions en compte propre. A noter que GS est une machine de trading propriétaire: les transactions pour compte propre représentent 84% de son volume d'activités par programme. Ce n'est pas une législation anti-trust qui nous fait défaut sur le NYSE, mais une législation anti-GS.

Pour mémoire: les transaction par programmes représentent en avril 2009 - les chiffres oscillent, nous ne disposons que des données hebdomadaires - à peu près 30% du volume total du NYSE.

jeudi 23 avril 2009

Henry Paulson Lite

"Is Tim Geithner nothing more than Henry Paulson Lite, a creature of Wall Street but without the Goldman-Sachs-CEO financial chops? " demande Gary Weiss dans un article qui dresse le portrait déprimant de Geithner. Sans aucun espoir de se faire une opinion de première main, mais au vu des apparitions et discours du Secrétaire au Trésor, Budi pense que la réponse est oui. L'article est un bel exercice d'exploration de la psychologie du pouvoir financier.

Leçons chiliennes

Bloomberg publie aujourd'hui un article célébrant la politique économique chilienne, depuis mars 2006 sous la direction d'Andres Velasco, universitaire renommé parmi les économistes latino-américains. Le Chili a su lucidement profiter du boom du prix du cuivre, de 2003 à la mi 2008, constituant un trésor de guerre permettant aujourd'hui une politique de relance. Le FMI estime que le Chili devrait connaître une très faible croissance (+0.1%) cette année, tandis que l'Amérique Latine sera en récéssion (-1.5%). Budi retient de l'interview de Velasco une déclaration à laquelle il souscrit pleinement: la crise actuelle est le produit d'une “manque massif de régulation sur de nombreux marchés financiers développés au long d'à peu près la dernière décennie".
Il est extrêmement rare qu'un ministre de l'économie s'exprime sans détours et critiquement. Velasco mérite l'éloge.

mercredi 22 avril 2009

Goodwill forever

On sait que le vaudou comptable a quartier libre ces derniers temps. On mesure peut être mal l'étendue du problème, autrement dit la taille de la mystification. Budi lit avec passion le rapport de Disclosure Insight sur le traitement des dommages affectant les survaleurs par les banques US ("goodwill impairments"). Selon la règle comptable FASB142, introduite en 2001, les banques n'amortissent plus les survaleurs inscrites au bilan; en compensation elles doivent évaluer une fois par an les dommages éventuels sur survaleurs et dévaloriser celles-ci s'il y a lieu. Or la majorité d'entre elles ne le font pas. Conclusion de l'étude portant sur les 50 premières banques en termes d'actifs en 2008:
It appears banks are not adequately impairing their goodwill. While market value isn’t necessarily the sole trigger for a bank to impair its goodwill, it is a powerful one. Fully 72% (36 of 50) of the banks we analyzed trade below book with 58% (29 of 50) trading below tangible book. Based on the rules governing goodwill, we expected to find widespread goodwill impairments by banks. That didn’t happen. Rather, our analysis shows that 70% (35 of 50) of the banks we analyzed did not impair goodwill in 2008. Despite a pop in the easy credit bubble, a period during which many acquisitions that generated the goodwill were made, only $21.5 billion (less than 10%) in total goodwill was written down by 15 of the banks in our study.

Trois des 4 zombies (BAC, JPM, WFC) font de nouveau des miracles et ne dévalorisent rien. BAC dépasse les limites du bon sens, avec un ratio "Survaleurs + Intangibles sur Capital propre" de 51%. Le seul bon élève de la bande, si l'on peut se permettre cette gentillesse, est Citibank.

Pertes bancaires: le FMI décerne la palme aux européens

Dernière estimation du FMI au sujet des pertes du secteur financier mondial liées aux actifs sur marchés développés, tableau 1.3 (page 28) du Global Financial Stability Report 2009: total
US$ 4,054 tri, dont 2,470 pour les banques.

On s'attachera plus particulièrement à la décomposition des pertes bancaires par origine géographiques des entreprises, tableau 1.15 (page 70). En incluant les pertes sur marchés émergents, les banques devraient perdre au total 2,810 tri. La palme est décernée aux banques européennes ex-RU: 1,109. Puis nous trouvons les banques US: 1,049 bi, et enfin le RU, avec des pertes de 316 bi.

Equation chinoise

La meilleure statistique chinoise, la seule sécurisée:
Chine = 1 - reste du monde
(courtoisie de la blogosphère)

Paranoïa: Bolloré et la deux

Budi paranoïaque? Hier sur Antenne2, reportage inattendu qui semble venu de nulle part: la Bolivie pourrait devenir riche grâce à l'exploitation de ses réserves de lithium. Aujourd'hui on découvre la main du héros national Bolloré . Selon L'AOF, "la Bolivie a entamé des négociations avec Bolloré, afin de trouver un accord pour l'exploitation du lithium dans le gisement de l'étendue salée d'Uyuni, a annoncé le gouvernement bolivien".

Un beau b...

C'est officiel. Le trésor US, selon lui-même, est, disons le franchement, un bordel. Le procureur Neil M. Barofsky, "Special Inspector General" auprès du Trésor US, fonctionnaire proposé par Bush et confirmé par le Sénat dont la mission est de contrôler et vérifier l'éxécution du programme de sauvetage du secteur financier vient de publier son rapport. Selon le Washington Post,
The 247-page report by the special inspector general criticizes the Treasury Department for failing to adequately oversee the bailout program, which now includes 12 programs that could involve nearly $3 trillion in public and private funds. As of last month, $590.4 billion had already been spent from the $700 billion fund allocated to Treasury by Congress, the report found. The inspector general noted that the bailout office's compliance division has only about 10 employees to oversee 500 financial firms. "The current resource commitment for this vitally important function appears plainly inadequate," the report concludes. The report also says the department has not hired a firm to manage the assets acquired from bailed-out companies nor developed an investment strategy. Barofsky's report raised concerns about potential conflicts of interest and money laundering in the program to buy toxic assets, and renewed his call for the administration to require bailout recipients to report on their use of taxpayer funds.

Il faut se pincer pour réaliser l'énormité du vide démocratique dans le monde d'aujourd'hui: 3000 milliards de dollars jetés en pâture à Wall Street, avec quartier libre.

mardi 21 avril 2009

L'oracle est introuvable

Budi croit que personne ne peut anticiper les mouvements de court terme du marché boursier avec suffisamment de régularité pour mériter l'attention des spéculateurs. Autrement dit, il ne perd pas son temps à lire les commentaires quotidiens des innombrables gérants de fonds et autres journalistes financiers qui manifestent en toute impunité (que risquent-ils en effet?) leur lecture des aruspices. Budi pense toutefois qu'il faut prêter attention aux déclarations de ceux qui, leur gloire justifiée ou non l'expliquant, influencent les marchés (les Soros, Faber, Buffet, Rogers etc...). Ces investisseurs affectent la perception du public et sont dangereux. Enfin Budi s'informe régulièrement du sentiment de quelques professionels expérimentés et instruits, dont la lecture est toujours gratifiante. Ainsi John Hussman, très prudent dans son évaluation du récent rebond boursier:
The current bounce was fueled by a combination of deteriorating but “less bad than expected” economic reports (therefore counting as “upside surprises”), as well as what can only be considered misleading and semi-fraudulent earnings reports from distressed financial companies ...
qui conclut son analyse par une statistique éloquente au sujet des "oversold bounces", soit des rebonds qui suivent des situations survendues. Selon Hussman, on retourne en général à la case de départ. Crash dans les six prochaines semaines? A suivre.

Bilans bancaires, la grande illusion

Pourquoi est-il très difficile de prendre au sérieux les bilans bancaires aujourd'hui? Parcequ'ils sont la manifestation de fictions ponzi, où, au mieux, il est impossible de vérifier les allégations des sociétés financières au sujet de la valeur de la majorité de leurs actifs pour lesquels il n'existe pas de marchés stables et réguliers, et où, au pire, on demande au public de croire sur parole les déclarations des dirigeants. C'est la civilisation du bazar: on raconte ce que l'on veut, l'important est de de vendre et donc de convaincre. A preuve: Disclosure Insight publie un édifiant rapport sur les 50 banques US les plus importantes en termes d'actifs (données de décembre 2008):
Across the 50 banks we analyzed, $2.74 trillion is categorized as Level 1, 2, and 3 assets. Level 2 assets equal $1.48 trillion of the total, or 53.9%. Level 3 assets total $259 billion, or 9.4% of the total. The methodologies banks use to value these sizable Level 2 and 3 asset bases are typically opaque, leaving investors highly vulnerable to the judgments and representations of management. These 50 banks also hold $4.76 trillion in loans, net of $130.8 billion in allowances for loan losses (2.7% of net loans). Despite the “Great Recession”, out of our group of 50 banks, allowances as a percentage of loans range from a paltry 0.2% to 4.7%.

Rappel: les actifs de niveau 2 et 3 sont ceux qui sont "marked to model", ou plus exactement "marked to myth". Souvenons nous de l'énorme différence que peut faire le choix entre un taux d'actualisation de 2 ou de 3% dans un modèle DCF, et concluons que nous sommes désormais du côté de la grande illusion.

L'économie française 2009 - 2010

L'OFCE publie ses Perspectives 2009-2010 pour l’économie française, moins déflationnistes que celles de l'OCDE (rapport intermédiaire de mars 2009). Petit résumé comparatif:


Rappelons que selon l'Ocde la zone Euro devrait connaître une contraction de son pib de -4.1% en 2009 et de -03% en 2010, et des taux de chômage de 10.1 et de 11.7% respectivement.

lundi 20 avril 2009

Eddie, Buiter, Gordo

Eddie George, gouverneur de la Banque d'Angleterre de 1993 à 2003, est mort hier. Buiter, qui a travaillé avec lui en tant que membre externe du MPC à partir de 1997, publie sur son blog un bel article consacré à George. Budi recommande sa lecture. On y trouve une description de premier ordre des processus réels de prise de décision des banques centrales. Buiter rappelle finalement la responsabilité de Gordon "gordo" Brown dans la récente cacophonie anglaise qui a mené à la piteuse situation financière du RU que l'on connait:
... any Governor of the Bank of England would have had to live with the fact that regulatory and supervisory responsibilities had been stripped from the Bank of England when it became operationally independent for monetary policy in June 1997. Eddie George strongly opposed this decision. Any Governor would have had to work with the dysfunctional Tripartite Arrangement for financial stability between the UK Treasury, the Bank of England and the FSA - the brain child of Gordon Brown and his advisers. Any Governor would have had to cope with a deposit insurance scheme that did not work and with the complete absence of a Special Resolution Regime for dealing with near-insolvent banks.

On ne saurait mieux dire. Gordo, celui qui se déchaîne contre le paradis fiscal helvète (bien secondé il est vrai par son homologue français), oubliant au passage l'île de Man et autres joyaux antillais de la couronne, entrera dans l'histoire, espérons-le, comme l'un des plus piètres chancelier de sa majesté.

Lecture obligatoire: Rogoff Reinhart

Le bref et déjà fameux compte-rendu de Rogoff et Reinhart, The aftermath of financial crisis, est indispensable pour mettre en perspective historique l'actuelle réc(dépr?)ession. Pas de panique, les auteurs sont très académiques, mais cette fois c'est facile et divertissant.
An examination of the aftermath of severe financial crises shows deep and lasting effects on asset prices, output and employment. Unemployment rises and housing price declines extend out for five and six years, respectively. On the encouraging side, output declines last only two years on average. Even recessions sparked by financial crises do eventually end, albeit almost invariably accompanied by massive increases in government debt.

samedi 18 avril 2009

Agenda chinois: swaps

La fin annoncée de l'hégémonie du dollar se poursuit. L'empire du milieu a finalisé le 31 mars dernier un accord de swap de 70 milliards de yuans avec l'Argentine. Les journalistes de Reuters ont fait les comptes:
The PBOC has signed six bilateral currency swaps in recent weeks, totaling 650 billion yuan ($95 billion). The other five central banks that have signed agreements with the PBOC since mid-December are South Korea, Malaysia, Indonesia, Hong Kong, and Belarus.

L'importance de ces accords ne saurait être sous-estimée. L'objectif de moyen terme semble celui de développer le rôle du Yuan en tant que monnaie convertible, affaiblissant ainsi le rôle du dollar US dans les échanges avec la Chine. Mauvaise nouvelle pour les USA, dont on connait le besoin en financements chinois.

Qui est Obama (2)?

Dans la série "qui sont les maîtres du monde?", une lapidaire et très précise description du président de la décadente puissance yankee (Lexington, The Economist)
an Ivy League-educated lawyer who became a community organiser before launching a political career in one of America’s most cosmopolitan and corrupt big cities, Chicago

vendredi 17 avril 2009

Ratio Profits/PIB


Ratio profits des entreprises / PIB US depuis l'après guerre. Les périodes de récession sont en gris. Il reste du chemin à parcourir.
(courtoisie Zero Hedge).

Le FMI le dit

Le World Economic Outlook d'avril du FMI (chapitres 3 et 4, il faudra attendre pour avoir les deux chapitres précédents) sort du four. Pas de quoi s'enthousiasmer sur les bourgeons de printemps , green shoots, qui font les délices de la presse anglo-saxonne depuis quelques jours.
...the current recession is likely to be unusually long and severe and the recovery sluggish.However, strong countercyclical policy action,combined with the restoration of confidence in the financial sector, could help move the recovery forward.

Lecture obligatoire du jour: Joe frappe fort

Joe Stiglitz
Les économistes en tant que profession font pâle figure dans le débat public au sujet de la crise mondiale. Budi, membre de la corporation, observe que les ténors de l'académie sont presque tous remarquablement muets. Pour la plupart chantres des vertus indépassables des mécanismes autocorrecteurs de marché, le retour du réel ruine leur fonds de commerce idéologique. Joe Stiglitz est un des rares économistes de classe mondiale, à s'exprimer régulièrement, et durement. Sa dernière contribution frappe fort:
The Obama administration’s bank- rescue efforts will probably fail because the programs have been designed to help Wall Street rather than create a viable financial system...

la dérivée seconde que le marché aime

Budi est lecteur abonné du blog de Macroman. Il apprécie le partage de son expérience de banquier d'investissement, mêlé d'irrévérence cynique. Macroman s'attardait hier sur la corrélation entre cyle boursier et chiffres de l'emploi mesurés chaque semaine aux USA, les IJC ("Initial Jobless Claims", les demandes nouvelles d'allocations chômage):
As for a cyclical measure, Macro Man likes to use jobless claims. They are high-frequency and represent the sort of second derivative, rate-of-change datapoint that the market seems to love.
Il se trouve que les chiffres publiés hier traduisent une amélioration relative de la situation:


Peut on en inférer, comme les médias financiers de masse le martèlent, que nous aurions atteint le nadir boursier le 9 mars dernier? Budi en doute. Le secteur financier au sens large, banques, services financiers et assurances, a encore de graves problèmes devant lui, en particulier la débâcle imminente de l'immobilier commercial. Ainsi General Growth Properties, GGP, vient de demander protection selon le chapitre 11 de la loi sur les faillites ( GGP est le second propriétaire de centres commerciaux aux USA selon le FT).

jeudi 16 avril 2009

ICBC à la conquête du monde

Budi pense qu'il faut le savoir pour comprendre la monde post implosion américaine: la première banque mondiale en termes de dépôts est maintenant l'ICBC, Industrial and Commercial Bank of China, basée à Hong Kong.
By March 31st 2009, the deposits of ICBC have exceeded RMB 8.9 trillion (over 1.3 trillion U.S. dollars), over RMB 950 billion more than that at the beginning of the year, and have surpassed its peers in Europe, the US and Japan, becoming the largest in volume for deposit among the globe's banks.

Agenda chinois

Le Bureau National des Statistiques de Chine annonce aujourd'hui un taux de croissance annuel du PIB chinois de 6,1% pour le 1er trimestre. C'est le plus faible taux d'expansion depuis celui du 4ème trimestre 1999, et traduit une forte décélération par rappport à l'année 2008, qui enregistra un taux de 9%. Rappelons que les données officielles chinoises sont notoirement sujettes à discussion.

Les banquiers vus par eux mêmes

"Des anciens banquiers mécontents s'expriment", voilà la traduction plus ou moins libre que Budi suggère pour la collection d'essais Grumpy Old Bankers que le Centre for the Study of Financial Innovation publie. Dubi n'a pas lu le livre et ne le lira pas. Les exercices en mortification des maîtres du monde à la retraite ne l'intéressent pas vraiment, des lectures plus appétissantes sont au programme. C'est un article du FT qui attire son attention sur la publication, d'où il extrait cette lucide description de l'attitude collective de la profession (E. Rotberg):
We respond to peer pressure. We deny blame or responsibility. We design performance measures to cover up error
Qui dira mieux?

mercredi 15 avril 2009

décembre 2009 manque à l'appel

Ainsi vont les comptes dans le monde des fictions ponzi: les possibilités sont infinies. Budi soupçonnait que l'univers de la finance est magique. Il est heureux de le confirmer.
What happened in the financial markets in December? The numbers that have trickled out reveal that it was a rough month at both Goldman Sachs and Merrill Lynch, but it’s exceedingly hard to tell why.

Wells Fargo et son ami comptable

Budi est moins passioné par Wells Fargo que par GS. Toutefois, s'agissant de l'un des quatres zombies de l'apocalypse, et considérant que l'annonce, la semaine dernière, de profits inattendus, a contribué significativement à l'embellie boursière mondiale, on prêtera attention à la magie comptable mise à profit par WFC:
It appears, however, that as much as nearly one-third of the bank’s first quarter earnings may be nothing more than the result of an accounting treatment

GS et son ami AIG

Budi est passioné par la saga bancaire mondiale. Une crise de l'ampleur actuelle, révélatrice de l'état de notre civilisation, est un grand spectacle de fureur et destruction. Goldman est en particulier exemplaire de par sa position largement dominante sur les marchés financiers et au sein de l'administration économique US. Budi suit à la trace GS, ce qui donne pour aujourd'hui (courtoisie Zero Hedge):
Peter Fisher, managing director of BlackRock ... states in a Bloomberg interview that Goldman's first quarter trading profit is non-recurring in nature, and believes it was mostly due to AIG unwinds ...

La concurrence n'est pas tendre avec les profits goldmanesques.

mardi 14 avril 2009

lecture obligatoire

Une belle contribution de Richard Koo (Nomura): The Age of Balance Sheet Recessions: What Post-2008 U.S., Europe and China Can Learn from Japan 1990-2005. A lire impérativement par tous ceux qui veulent comprendre où on en est. Koo présente la mécanique de la déflation par la dette au Japon et en tire les leçons (Irving Fisher, le contemporain de Keynes, en a établi la théorie dans les années 1930).

la classe oeuf-poule

Budi assiste angoissé au développement d'un débat absurde sur les prolégomènes de la récession. Tout le monde sait que le moteur désormais en panne de la croissance mondiale de ces dernières années était la consommation des ménages US, permise par un formidable accroissement de la dette de ces ménages. L'orgie américaine provoquant un déficit des transactions commerciales US (la croissances des importations américaines n'étant pas accompagnée et de beaucoup par celle des exportations), c'est la Chine qui bénéficiait en retour d'un énorme excédent de ses comptes externes. Bien entendu, pour exporter il faut produire plus que l'on ne consomme. Donc le Chinois ne consommait pas, il épargnait. Le taux d'épargne de la RPC est de fait très important. Le débat, teinté de nationalisme imbécile, devient donc: l'américain consommait-t-il trop ("America's overindebtness") ou bien le chinois épargnait-il-trop (la "savings glut thesis" chère à Bernanke)? Budi pense que cette controverse est de la classe oeuf-poule.

Oops ... retour du réel

Les ventes au détail ont enregistré une baisse-surprise de 1,1% aux États-Unis en mars, notamment sous l'effet de la chute des ventes d'équipements électroniques. Economistes et analystes anticipaient en moyenne une hausse de 0,3% des ventes au détail le mois dernier (copy and paste from Boursorama)

Les maîtres du monde ne déçoivent jamais


Les résultats de Goldman Sachs pour le 1er trimestre, vous savez, GS "maitres du monde", sont extraordinaires en première lecture: EPS de 3,39 US$ (le consensus des analystes était de 1,64 en moyenne), ROE de 14,3%; un profit de 1,81 bi pour un revenu trimestriel total de 9,43 bi. Mais il faut y regarder de plus près. Une perte de 780 millions en décembre, soit 2,15 par action, est passée aux oubliettes, lors de la métamorphose de GS de banque d'investissement en banque tout court. GS a simplement décidé de modifier son calendrier comptable (le 1er trimestre courant de janvier à mars et non plus de décembre à février) quand il perdait gros ... Ce qui nous ramène en bonne logique à un EPS de 1.24. Ensuite toutes les rubriques de revenu, sauf celle relative aux revenus de trading sur titres de revenu fixe, monnaies et matières premières (FICC en anglais), ont un produit inférieur à celui du 1er trimestre 2008. Enfin GS enregistre une perte de 1,41 bi sur ses investissements propriétaires. Bref, qu'en penser? Le marché adore. Budi croit qu'un raisonnement plus subtil s'impose, et trouve un bon point de départ avec le commentaire de Mynian Peter. Rien de tel qu'un peu d'intox et de comptabilité créative quand on décide de placer 5 milliards (US$) d'actions.

dimanche 12 avril 2009

Mussa l'optimiste

Le très respecté Michael Mussa (extrait de sa contribution au 15th Semiannual meeting on Global Economic Prospects, 7 avril 2009):
Aided by substantial policy stimulus, growth in the Chinese economy should begin to accelerate in the first half of 2009 and the US recession should bottom out around mid-year with recovery accelerating to about a 4 percent annual rate by the fourth quarter. Recoveries in other countries will likely lag a little behind those in China and the United States. But, aided by a bounce-back in global trade from its recent extraordinarily sharp decline, the world economy generally will be in recovery by year-end. Then we will observe, as we have many times before, the Zarnowitz rule: Deep recessions are almost always followed by steep recoveries.

les 4 zombies de l'apocalypse?


L'état réel du secteur bancaire US? Si l'on en juge par l'évolution du spread des CDS à 5 ans des 4 grandes depuis juillet 2008 la réponse est inéquivoque. La tendance est parabolique. Voila pourquoi on parle de morts-vivants. Ceci est très inquiétant et semble sous-estimé par les commentateurs du marché, qui exultent devant la reprise boursière des dernières semaines (depuis le nadir du 9 mars, SP500: +26,61%, Eurostoxx: +22,77%).

vendredi 10 avril 2009

la taille du désastre

Il faut garder à l'esprit les prévisions les plus récentes de l'Ocde et du Fmi (mars 2009) pour mesurer la taille du désastre annoncé. Le Fmi est plus optimiste que sa consoeur. En 2009 l'économie des USA devrait connaitre une croissance négative de -2,6% (Fmi) ou de -4% (Ocde), celles de la zone Euro de -3.2 (Fmi) ou -4,1% (Ocde), et l'économie du Japon de -5,8 (Fmi) ou -6,6% (Ocde). Du côté positif: la Chine avec une croissance prévue de 6,3 (Ocde) ou 6,7% (Fmi) et l'Inde avec des taux de 4,3 (Ocde) ou 5,1% (Fmi).

lecture obligatoire: Joe et l'ersatz-capitalisme obamien

Joe Stiglitz nous livre ses réflexions sur le plan Geithner (PPIP, Private Public Investment Program), la soi disant panacée obamienne pour ressusciter les cadavres bancaires:
Treasury hopes to get us out of the mess by replicating the flawed system that the private sector used to bring the world crashing down, with a proposal marked by overleveraging in the public sector, excessive complexity, poor incentives and a lack of transparency.

Lecture obligatoire. Budi n'a rien appris de nouveau, mais savoure la clarté de l'exposition.

Fondamentaux boursiers 2



Le site Chartoftheday poursuit son effort pédagogique destiné aux spéculateurs. La chute des résultats des entreprises du SP500 est extrêmement brutale depuis le début de la présente récession, la plus brutale parmi toutes celles qui ont accompagné les récessions du passé. Cette contraction est un important facteur d'explication de la profondeur de la correction boursière depuis la mi 2007.

jeudi 9 avril 2009

Vive le contribuable version Geithner 2

Mike (Rortybomb) fait vraiment du bon boulot. Lecture indispensable: comment la collusion tacite entre banques pour se racheter mutuellement les actifs pourris sera au débit de la FDIC. Geithner (le ministre des finances de l'ami qui vous veut du bien) fait lui aussi du bon boulot pour les compagnons de Wall Street. La tactique du renvoi d'ascenseur est vieille comme le monde, les financiers d'aujourd'hui ne font que l'habiller à la mode du jour.

Fondamentaux boursiers: la débâcle




Courtoisie de Chart of the Day. Si l'on croit que les valorisations boursières dépendent avant tout des fondamentaux, la débâcle est justifiée.