vendredi 8 mai 2009

optically good looking, mantra financier

Pour qui veut se persuader, si cela est encore nécéssaire, que la théorie financière pousse la fumisterie à son épanouissement final - ce qui n'est pas surprenant vu le rapport risques bénéfices proche de zéro en la matière - Budi recommande un petit livre de facile lecture: L'arrogance de la Finance, Comment la Théorie Financière a produit le Krach. (La Découverte, 17 €). Les auteurs, Henri Bourguinat et Eric Bryis, universitaires et spécialistes de la branche, démystifient la théorie en expliquant ses fondements, tout ce qu'il y a plus trivial: le principe d'arbitrage (tout profit gratuit est éliminé par les acteurs en concurrence) et l'existence d'une distribution connue des prix des états possibles du monde (tout est probabilisable). Ceci est bien sur une simplification totalement inacceptable de la réalité, où les institutions financières, les conflits d'agents imparfaitement et inégalement informés, et les autorités de régulation, interfèrent avec les passions (l'enrichissement supposé rapide et indolore) pour produire l'histoire mouvementée, pour ne pas dire chaotique, des marchés. La théorie financière est l'élégant costume qui dissimule le monstre informe. Comme on le répète dans les salles de marché, the deal has to be optically good looking. Malheureusement, ou heureusement, la réalité se venge durement.

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