vendredi 11 septembre 2009
Bankster ? JP Morgan ?
En son for intérieur, Budi doute parfois de sa véhémence à l'égard de l'industrie financière, qui semble plutôt modeler ses pratiques sur celles de la mafia (mentir, menacer, extorquer) que sur celles des entrepreneurs vertueux (innover sous la contrainte de la concurrence, et transférer les gains de productivité). Mais finalement sa conviction spontanée l'emporte toujours. Il est cependant rare que l'on surprenne nos mafieux la main dans le sac, tant la collusion au sommet est gigantesque entre politiques, régulateurs, et états-majors financiers. Saluons donc le reportage du Chicago Tribune qui dévoile un flagrant délit de JP Morgan(se servir clandestinement de US$ 750 millions appartenant à ses clients, une bagatelle à l'aune des métriques d'aujourd'hui). Encore un effort braves contribuables pour être à la hauteur de la réalité.
jeudi 10 septembre 2009
Hommage à Macro Man: re-inflating the global imbalance bubble
Macro Man tient peut-être le meilleur blog de trader que l'on puisse consulter régulièrement. Budi lit tous les matins avec grande délectation (osons le mot) ses commentaires toujours au plus près de rythme du marché financier global et absolument originaux, loin des âneries convenues des quotidiens financiers. De plus l'auteur a du style, indispensable pour soutenir l'intérêt. La perle de son commentaire d'aujourd'hui 10 septembre, une magnifique caractérisation de la dynamique macro globale:
re-inflating the global imbalance bubble
dimanche 6 septembre 2009
Wall Street est incorrigible: la mort est peu corrélée au marché boursier
Très bon reportage du NYT ce dimanche: Wall Street planche sur une réédition du coup des subprimes. L'idée est de titriser des portefeuilles d'assurances sur la vie. Après tout il faut bien vivre, et la débâcle sur le marché hypothécaire a privé la mafia financière de quelques centaines de milliards de dollars. Budi résume le grandiose plan. On commence par racheter des assurances-vie auprès de personnes âgées et/ou malades, rien de plus facile à arnaquer, et par constituer des portefeuilles mélangeant bons et mauvais risques, soit de vivants déjà morts et de futurs morts encore très vivants. Ensuite et selon la formule consacrée on emballe le tout sous forme de titres dans des structures hors-bilan et on revend aux imbéciles de toujours, banques allemandes ou UBS par exemple, fonds de pension et autres fonds monétaires "agressifs". Au passage on mobilise des agences de notation promptes à décerner des triples A sur la foi des habituels mathématiciens de troisième zone, ayant de préférence des doctorats en physique nucléaire, qui auront construit des modèles a multiples distributions gaussiennes décorrélées. Budi ne vous dit pas le montant des comissions qui se profile dans l'horizon de tout ce petit monde, qui se débarasse le plus vite possible des risques de l'affaire sur le dos des crétinisés acheteurs finaux que l'on a persuadé de réaliser un placement de diversification exceptionnel: la mort serait peu corrélée avec le marché boursier. De toutes manières ne nous inquiétons pas: quand tout explose, on sait aujourd'hui qu'on peut compter sur le contribuable, présent et futur, pour solder les dettes.
Pendant ce temps la presse dominicale vous explique que le G20 va réaliser des miracles de régulation financière ...
Pendant ce temps la presse dominicale vous explique que le G20 va réaliser des miracles de régulation financière ...
mardi 1 septembre 2009
China financial markets: un connaisseur s'exprime
Michael Pettis tient un des meilleurs blogs sur l'économie chinoise, peut-être le meilleur, China Financial Markets. Lui aussi a remarqué les lucides déclarations de Lou Jiwei, dont le ton est vraiment trop rare parmi le déluge incantatoire des mafieux de la finance pour passer inaperçues. Dans le même post, peut-être enthousiasmé par la franchise de Jiwei, il nous livre son appréciation de la mécanique boursière chinoise
Forget about fundamentals. As I have argued many times before, China lacks the necessary tools that fundamental investors use (e.g. good macro data, good financial statements, a clear corporate governance framework, a stable regulatory environment, a market discount rate) and so no matter what people say, there are no fundamental investing here. There is only speculation, and the two things above all that drive the markets are those old speculator favorites, changes in underlying liquidity and government signaling.Ne l'oublions jamais lorsque nous nous extasions sur la finance de Shanghai et Shenzen. C'est de la cavalerie, comme on disait dans ma jeunesse. Budi se permet d'ajouter que la dernière phrase de Pettis s'applique parfaitement, selon lui et par les temps actuels, au marché de New-York.
Officiel: la Chine se rallie aux fictions Ponzi
Budi passe la parole à l'extraordinaire Lou Jiwei, cité par Reuters:
It will not be too bad this year. Both China and America are addressing bubbles by creating more bubbles and we're just taking advantage of that. So we can't lose.Les amateurs de schémas Ponzi apprécieront. Mais qui est ce Mr. Jiwei? Tenez vous bien, rien moins que le directeur du fonds souverain Chinois CIC, China Investment Corporation, administrant 300 milliards de US$. Apparemment les chinois ont décidé de parler franc, du moins dans l'arène financière. Cela tranche sur les balivernes de nos Trichet et autres Geithner. A quand une telle fraicheur d'expression chez Helicopter Ben?
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